COMMUNION

La communion solennelle était un grand moment dans la vie des petites filles et des petits garçons de la cité. Pour les parents, c’était la prise de conscience qu’une étape vers la vie d’adulte allait être franchie par leur enfant, et pour la famille c’était l’occasion de se retrouver et de resserrer les liens familiaux.

Incontournable pour les enfants baptisés, ils sont des centaines au temps des abbés Théret, Brasmes, Duquesne, Laurent ou Dallery à avoir connu cette période emprunte de spiritualité et de festivités.

Cette étape spirituelle que constituaient les communions solennelles était précédée de trois longues années de catéchisme auquel venait s’ajouter une quatrième dite année de persévérance, le tout entre l’âge de 8 ans et l’âge de 12 ans.

Pour les plus anciens, le caté, c’était 3 à 4 fois par semaine de 7h45 à 8h30 avant la classe.

Dans certaines communes, à  la fin de ces 4 années les enfants étaient notés. C’était très important pour eux, car l’abbé organisait ses files de communiants par ordre de classement. Grande était la fierté des parents de voir leurs enfants dans les premiers.

Durant tout ce temps il fallait justifier que l’on allait bien à la messe tous les dimanches en faisant tamponner sa carte de présence et ce même durant les vacances loin de chez soi.

Au mois de mai, les futurs communiants étaient obligés d’être présents au Salut tous les soirs : prières en latin et chapelet en français !

La communion était précédée de 3 jours de retraite, destinés à peaufiner la cérémonie et à mettre en bonne condition de recueillement. Durant ces jours de retraite, et plus encore pour le dimanche, le curé demandait une assistance.

Enfin le grand jour arrivait ! Le dimanche de la Pentecôte.

Certaines communiantes portaient la robe de communion de leur maman, d’autres avaient des tenues achetées pour la circonstance. Toutes ces robes étaient ornées à la taille d’une large ceinture portant une aumônière garnie de quelques pièces destinées aux différentes quêtes. Ces robes étaient magnifiques !

Les garçons, eux, portaient souvent pour la première fois un costume de « grand ». Le pantalon était souvent court. Le bras gauche des communiants était orné d’un brassard, souvent richement brodé. Un chapelet et un missel, en général offerts par les marraines et parrains, complétaient la tenue des jeunes enfants.

Le cérémonial commençait par une procession autour de l’église. Les communiants étaient rangés par ordre de taille. Les parrains se tenaient près des communiants.

La première messe était à 7H30. A cette époque, avant 1970, pour recevoir le sacrement de l’Eucharistie, il fallait que les jeunes soient  à jeun.

Plus tard, la toilette des communiants changea. Garçons et filles revêtirent l’aube, grande robe blanche, la même pour tous dans un souci d’égalité.

Mais le moment préféré des communiants, n’était-il pas la remise des cadeaux qui précédait le repas ?

Missel, montre, chaîne, boutons de manchette, album et appareil photo, parure de stylo, réveil de voyage étaient les cadeaux les plus fréquemment offerts.

Pour terminer cet évènement, à la Fête Dieu, quelques jours après la communion solennelle, une procession partait de l’église, arpentait la cité et s’arrêtait devant certaines maisons où de fervents croyants avaient confectionné de superbes reposoirs. 

Les communiantes avaient des corbeilles et jetaient des pétales de rose tout au long de la traversée de la cité.

Au passage du cortège, il arrivait que quelques coassements se fassent entendre devant certaines maisons, mais tout cela restait bon enfant.

Liste des enfants ayant fait leur communion en